La Savoie peut se targuer d’avoir une faune riche et diversifiée, notamment dans les Alpes avoisinantes. On peut y rencontrer nombre d’animaux sauvages, que ce soit dans des parcs naturels ou dans la nature.
Petite sélection des animaux communs, insolites, ou rares, mais toujours incontournables de la région.
Le bouquetin, un grimpeur hors-pair
Sorte de chèvre au pelage beige ou châtain clair, le bouquetin des Alpes se reconnaît facilement à ses immenses cornes recourbées. Chez les femelles, elles font entre 20 et 30 cm, mais chez les mâles, plus grands (qui font jusqu’à 1,6 mètre de long), elles peuvent atteindre plus d’un mètre. Les cornes grandissent tout au long de la vie de l’animal, ce qui permet d’avoir une estimation de l’âge de l’individu.

Bouquetin des Alpes ©GregoireWallaert
Les mâles et les femelles vivent la plupart du temps en groupe non-mixtes et se rejoignent en décembre et janvier pour se reproduire, puis se séparent à nouveau. Le bouquetin est un habitué des grandes escalades, y compris sur des parois rocheuses très raides, voire presque à pic comme des barrages.
Relativement peu craintif, il se laisse approcher assez facilement jusqu’à une dizaine de mètres, le rendant idéal pour les photos.
En France, c’est le parc national de la Vanoise qui abrite la plus grande population (2800 individus).
Le chamois, l’emblème des Alpes
Tout comme le bouquetin, le chamois est un capriné, c’est-à-dire de la même famille que les chèvres. Il est néanmoins plus petit (environ 1,3 m de long et moins d’un mètre au garrot), son pelage est brun foncé, et il se déplace souvent par petits bonds. Ses cornes noires sont également plus petites et contrairement aux cervidés, il les conserve toute sa vie.

Chamois © Ioan Panaite
Il évolue dans des milieux rocailleux y compris vertigineux, dans les forêts et plus généralement en montagne. Très craintif, il ne se laisse que rarement approcher, et il faut être relativement discret pour pouvoir l’observer, même de loin.
La marmotte, un rongeur craintif qui hiberne
Faisant entre 40 et 70 cm de long, la marmotte est un rongeur trapu de couleur brune ou marron. Très craintive, elle signale tout danger à ses congénères par un cri suraigu caractéristique, proche du sifflement et se cache des prédateurs dans des terriers.

Une marmotte dans l’herbe
Pendant l’hiver, la marmotte entre en hibernation (à ne pas confondre avec l’hivernation), c’est-à-dire qu’elle entre dans un état d’hypothermie et de léthargie où le métabolisme est ralenti de 98%. Le taux respiratoire et la température de l’animal baissent sensiblement, et celui-ci ne se réveille que peu : la marmotte doit donc consommer énormément de nourriture et faire des réserves avant l’hibernation pour pouvoir y puiser par la suite.

Une marmotte aux aguets
Le sanglier, un animal nocturne et imposant
Une longueur de 1,6 mètre, près de 150kg, mieux vaut ne pas se trouver devant un sanglier lorsqu’il charge. Fort heureusement, les rencontres avec l’Homme sont assez rares étant donné que c’est un animal principalement nocturne. En fait, la plupart des rencontres se produisent dans le cas de collisions sur la route ou lors de la chasse, car l’animal craint l’Homme et s’enfuira en sa présence.

Sanglier © Ana Gram
Une laie pourra cependant attaquer si elle sent un danger pour ses marcassins. Sédentaire, l’animal vit en groupe de 6 à 20 individus, qu’on appelle des hardes. Le sanglier est opportuniste et omnivore, il mange de tout, que ce soit vivant ou mort.
Le renard, un opportuniste discret et rusé
Autrefois appelé Goupil, le renard doit son nom actuel au Roman de Renart (datant du XIIe siècle), mettant en scène l’animal. C’est un animal discret malgré sa fourrure rousse et appréciant la tranquillité, il chasse donc avant l’aube et après le crépuscule. Opportuniste et omnivore, il peut consommer des petits animaux tels que des lapins, pêcher des truites, manger des fruits et même manger les déchets dans les villes. Rusé, il peut se faire passer pour mort afin que ses proies baissent la garde.

Un renard roux © jimcumming88
En fonction des ressources en nourriture, il peut vivre seul, en couple, ou en groupe, mais il chasse toujours seul. Vivant à l’air libre la plupart du temps, il investit des terriers (qu’il partage, y compris avec des proies potentielles) pour mettre à bas les renardeaux.

Des renardeaux dans la forêt ©VALDET
Le gypaète barbu, un charognard emblématique de la Haute Montagne
Vautour d’une envergure de près de 3 mètres, le gypaète barbu doit son nom à la petite touffe de plumes sous son bec. Charognard, il n’intervient qu’en dernier sur les carcasses car il se nourrit que d’os et de ligaments. Vu qu’il n’a pas de dents, il ne peut pas mâcher les os et doit les avaler directement.

Un gypaète barbu ©Antoine ADAM
Lorsque les os sont trop gros, il les saisit et les fait tomber de très haut pour ensuite manger les fragments. C’est un animal assez rare dans les Alpes, qui ne peut être aperçu souvent qu’à haute altitude. La présence d’un nid donne souvent un intérêt tout particulier à une randonnée.

Un gypaète barbu en plein vol ©brimeux
Le chocard à bec jaune, un planeur majestueux

Un chocard à bec jaune ©Böhringer Friedrich
Oiseau de la famille des corbeaux souvent confondu avec le choucas, le chocard se distingue de son cousin par son bec jaune et ses pattes orange. Il vit essentiellement en haute montagne, jusqu’à 4000 mètres d’altitude, où il fait son nid dans des anfractuosités de falaise. Son vol majestueux et son chant particulier font de l’oiseau une rencontre atypique pour les touristes qui l’aperçoivent. Il est omnivore, charognard et se nourrit même des déchets laissés par les touristes, mais ne digère pas le gluten (il est donc déconseillé de lui donner du pain).
La vipère aspic, un serpent craintif
Serpent venimeux au corps épais et de couleur variable, la vipère aspic est assez commune en France et notamment dans les Alpes. Elle est de moins en moins répandue dans les champs en raison de l’agriculture intensive et vit près des points d’eau en haute montagne. Sa morsure peut être dangereuse voire (très rarement) mortelle pour l’Homme, mais en général elle est craintive et préfère la fuite que l’attaque. Pendant l’hiver elle entre en hivernage, à ne pas confondre avec l’hibernation, une sorte de baisse d’activité avec léthargie, sans être totalement inerte.

Une vipère aspic marron ©Orchi
Le lynx, un félin difficile à apercevoir
Ressemblant passablement à un chat, le lynx est néanmoins plus grand (jusqu’à 1,3 m de longueur), sa queue est proportionnellement plus courte, et ses oreilles triangulaires sont plus longues. Il dispose aussi de favoris caractéristiques, et ses pattes arrière sont plus développées que celles avant, une rareté chez les félins.

©R_Winkelmann
Solitaire et territorial, le lynx se nourrit de petites proies qu’il chasse au crépuscule ou à l’aube, mais peut aussi s’attaquer à des proies plus conséquentes telles que le chamois ou le sanglier. Longtemps disparu, il est réapparu dans les Alpes et bénéficie même de réintroductions en Suisse. Les rencontres avec le lynx restent extrêmement rares en raison son caractère très discret.

Un lynx et ses petits ©Hans
Le loup, un revenant mal-aimé
Longtemps disparu de France, le loup est revenu naturellement dans l’Hexagone en passant par l’Italie dans les années 1990. Depuis, on trouve plus de 500 loups sur le territoire, vivant souvent en meute, notamment dans les Alpes. Les attaques contre les troupeaux des agriculteurs sont régulières et sa réputation de mangeur d’hommes en font un animal peu apprécié en général. Craintif, discret, sa rencontre avec l’Homme reste néanmoins assez rare et aucune attaque n’a eu lieu depuis son retour.

Un loup gris ©Patrick J
Il est cependant possible d’en apercevoir en captivité ou dans des zoos et il bénéficie d’une certaine popularité auprès des connaisseurs.
A vos appareils photo !